Doc GOMI

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Démantèlement de la sécurité sociale : c 'est les vacances, on en profite

 

 

Vous ignorez sans doute le vote récent de la proposition de loi déposée par M. Leroux, portant sur la création de réseaux de soins mutualistes.

 

Dans l'exposé des motifs, il est indiqué un désir d'égalité avec les instituts de prévoyance et les assureurs capitalistiques (qui n'ont pas mis en place ce type de réseaux) , et un désir de controle des dépenses.

 

La façon de procéder est de mettre en place un contrat qui lie le professionnel de santé à un assureur mutualiste ou capitalistique (nul doute que si la mutualité le fait, cette pratique se généralisera).

 

Ce contrat sera appelé a évoluer, et le médecin comme le patient seront contraints, discrètement dans un premier temps, mais nous n'avons aucun doute sur les intentions d'ailleurs non voilées : contraindre la prescription et le soin à des impératifs dictés par les assureurs ; c'est ainsi que l'exposent les société savantes, et les politiques : il espèrent ainsi transférer la gestion d'une majorité de pathologies aux assureurs privés, la sécurité sociale gardant a terme le risque lourd et l'assurance des pauvres.

 

C'est bien à ce mouvement que nous assistons depuis des années, avec le désengagement progressif de la sécurité sociale, et les déremboursements, les franchises, le forfait hospitalier....toutes choses qui ont fait prospérer les complémentaires en justifiant leurs augmentations et donc leur chiffre d'affaire.

 

L'exemple de la caisse de d'Alsace Moselle, dont les décisions sont inverses, est très interessant : pas de forfait hospitalier, remboursements à 90% des consultations et 80% sur le médicament, le tout financé par une taxe de 1.6 à 1.8% sur les salaires, et a donné lieu à un rapport sénatorial et à une analyse de la cour des comptes.

 

La supposée maitrise du cout pour les assurés est démentie par les faits, bien qu'étant exposée comme prétexte à cette loi ; le marché de l'optique, abandonné depuis bien longtemps aux assureurs (la sécurité sociale en prenant 4% à sa charge) , est le plus cher d'Europe, le panier optique moyen Français est de 105 euros quand il est de 60 euros en Allemagne. Il en va ainsi de tous les soins qui rejoignent le secteur marchand, le prix des médicaments déremboursés triple ou quadruple bien souvent ; et les expériences de ce type réalisées ailleurs font état de couts adminsitratifs explosifs, le management du soin coutant fort cher aux organisations, il y a alors nécessité d 'industrialiser le soin, transformant la médecine en une prestation de service déshumanisée.

 

Il en va ainsi y compris récemment dans les centre de santé mutualistes : la MGEN, qui contraint à une productivité toujours plus accrue, et qui désire payer ses médecins non plus au forfait mais à l'acte pour les contraindre au rendement ; de meme au GSM, ou les centre mutualistes ont refusé des soins aux personnes qui n'ont ni argent ni carte vitale, et ou un médecin qui a dénoncé ce fait a été convoqué pour un entretien de licenciement pour faute lourde.

 

Le cout administratif dans ces organisations rend l'activité déficitaire, et impose une normalisation de type industrielle, qui portera également à terme sur les prescriptions.

 

La seule chose qui a finalement fait débat, c 'est qui touche le Jackpot : les mutuelles 45 ou les instituts de prévoyance ? (on remarque d'ailleurs que ceci a été le principal point de discussion des accords compétititivité / emploi).

 

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En effet les personnes qui vont se voir attribuer par une branche professionnelle une nouvelle complémentaire vont se désengager de leur mutuelle personnelle, le risque étant ici que le transfert se fasse vers les IP et les assureurs privés au détriment des mutuelles 45 ; qui ont toutefois un second tour de table à jouer : il ne fait aucun doute que cette réforme inégalitaire par bien des points laissera beaucoup de français sans complémentaire, ou avec des prix de complémentaires qui vont exploser : les jeunes actifs bien portants étant couverts par les IP et les capitalistiques, il y a là démutualisation du risque pour toutes les personnes les plus fragiles : les personnes âgées, les intérimaires, les travailleurs précaires en CDD, bref toute la population la plus fragile médicalement risque bien d'en faire les frais....

La solution dans un second temps sera de constater cette problématique, et de faire financer par l 'Etat une complémentaire 45 pour tous ceux qui ne sont pas couverts par une IP.....sauf que les finances publiques ne le permettront certainement pas.

 

Il y avait pourtant un modèle que nous avons tous sous le nez : celui des mutuelles Alsace Moselle, solidaire, efficace, transparent, et clairement le moins couteux.

 

Le choix effectué par ce gouvernement est donc une annerie qui va encore une fois de plus impacter le budget des ménages et des entreprises, avec un résultat social , médical et financier calamiteux.

 

Rappelons que le choix effectué cet été en France est strictement le même que celui qui a été effectué aux USA il y a une vingtaine d'années : un morcellement économique et administratif du soin qui conduit toujours a des résultats médicaux et sociaux catastrophiques ; le contre exemple étant les systêmes de soin dits "Beveridge" des pays nordiques.

 

Le coût en sera conséquent non seulement sur la qualité d'accès au soin, mais aussi en terme de coût économique : les USA consomment ainsi près de 20% de leur PIB dans le soin, avec des indicateurs de santé parfois proches de l'Afrique subsaharienne.

 

Et les entreprises sont elles mêmes soumises à une inflation énorme des coûts de ces complémentaires, qui a acculé Général Motors à la faillité malgré une sévère renégociation avec lUAW  (restructuration de la dette sociale santé et retraite aux usa et au Canada).

 

Les Français attendent toujours la publication des frais et des rémunération et avantages des dirigeants des IP et mutuelles (comme celà se pratique pour les entreprises du CAC) , mais ceci ne semble pas d'actualité.

 

Les choix qui se sont fait ont été dictés par une proximité et une connivence entre les dirigeants politiques et certains organismes, plutôt que par une exigence de transparence et de qualité.

 

 

 

 

 

 



27/11/2012
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