Doc GOMI

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Van Roekeghem, petit comptable social démocrate compatible.

Les journaux économiques bruissent de la dernière bonne nouvelle (la seule? l 'unique?)  : grâce aux mesures Sarkozystes, les dépenses d'assurances maladies sont enfin maitrisées : 350 millions d euross d'économies inattendues pour 2012.

 

Les dépenses de soins de ville, les dépenses de médicaments, ainsi que les arrêts de travail sont en recul, ce qui semble émouvoir positivement le comptable qui relève les compteurs de notre sécurité sociale (après avoir été chargé du même boulot chez Axa).

 

Bien évidemment , la baisse des dépenses de médicaments est liée aux déremboursements et à l'automédication , la baisse du nombre de consultations correspond à une non installation des médecins et aux déserts médicaux qui s'avancent, et la baisse du nombre d 'arrêts maladie est probablement à mettre en relation avec le nombre de sans emploi qui ne peuvent plus bénéficier d ' indemnités journalières.

 

Plus surprenant est l'absence totale d'une once de réflexion sur l'architecture de notre sysytême de soin.

 

Alors que depuis l'an dernier le coût des transports sanitaires représente plus de la moitié de la totalité des honoraires de médecine générale (en augmentation constante et fulgurante) , alors que les urgences sont débordées (d'acte injustifiés , rapport parlementaire Colombier) , alors que le dernier rapport sénatorial sur les pompiers fait état de couts faramineux, notre chef comptable ne semble pas comprendre que chaque euro non dépensé en médecine de ville coûte au final au contribuable, à l'Etat , et aux entreprises, certainement plus du double, pour un résultat inadéquat :

 

La médecine générale n'est pas un coût, mais peut représenter une économie, quand la consultation aux urgences coûte 230 euros.

 

La politique qui consiste à éradiquer la médecine générale, à supprimer des secteurs de garde, à rendre l'accès au soin ambulatoire difficile est à l'exact opposé de ce que pratiquent la totalité des pays de l ' OCDE : on peut estimer à plus de 10% le différentiel moyen de financement de la médecine ambulatoire versus le financement de strutures lourdes, en particulier hospitalières ; et dans certains pays Européens qui pratiquent une médecine de qualité pour un coût moindre, ce différentiel est encore plus important ; bien évidemment nous sommes passé d'une médecine "de l 'aigu" du 20ème siècle, à un besoin de prise en charge de pathologies chroniques et multiples , et du grand âge, ce qui doit être réalisé en ambulatoire, au plus près des patients (et non pas dans des services hyperspécialisés ou aux urgences).

 

En France nous faisons donc l'inverse de ce que pratiquent tous les pays Européens : transport des patients vers des centres de soins hyperspécialisés par transports sanitaires ou pompiers, pour réaliser des actes techniques bien souvent inutiles ; et sous financement de la médecine ambulatoire, mesures désincitatives conduisant à une non instalation des jeunes médecins. (qui vont occuper des postes salariés....dans les hôpitaux).

 

Ceci au final va coûter fort cher à notre systême de santé, et au contribuable, mais Monsieur Van Roekeghem peut avoir le sourire: il fait des économies. Avec la bénédiction sociale démocrate de notre gouvernement aveugle aux besoins sanitaires et à la juste dépense.

 

 

 

 

 

 

 

 

 



09/01/2013
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