Doc GOMI

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Point de situation au 31 Janvier 2021 : quelle stratégie pour le mois de février et qu'avons nous raté ?

Nous avons assisté à une séquence une fois de plus curieuse et mouvementée avec cette annonce de confinement généralisé , finalement reportée ou annulée.

 

J ai participé dans l'urgence a un article LCI ou je développe une idée qui n'est pas nouvelle pour ce qui me concerne : la territorialisation des mesures sanitaires.

 

Dans l'urgence parce qu'un confinement généralisé est une ineptie au vu des données actuelles.

 

Depuis le début de cette épidémie, nous constatons d'énormes divergences territoriales en ce qui concerne les lieux de propagation mais aussi les lieux de cas graves ou de décès.

 

Nous constatons et entendons quotidiennement en consultation l'impact terrible sur un plan psychologique, économique, sanitaire et social de la Covid19.

 

Nous avons maintenant un recul suffisant pour dire que les mesures prises ont parfois été dans un même temps "trop et trop peu" selon les territoires.

 

Nous voyons que les pays qui sont performants sont bien plus réactifs et fermes de façon localisée, en laissant par ailleurs la bride large là ou la diffusion communautaire n est pas explosive.

 

Nous entendons parler de stratégie zéro covid, mais à mon sens pour revenir dans une configuration permettant d y penser, il faudrait tout fermer pendant 6 à 8 semaines.

 

Force est de constater que ce ne sera pas fait , ce n est acceptable ni socialement ni politiquement, et nous ne pouvons qu'espérer que l 'été nous amène dans une configuration qui permette d'y songer.

 

En attendant nous ne somme pas totalement démunis : nous avons eu une séquence de deux mois ou nous avons été plus performants que la zone européenne, et rien de ce qui était annoncé ne s'est vraiment concrétisé : le nouveau variant UK a tendance à faire pschitt , passant d une contagiosité annoncée de "+50% à 74%" à plus 35% (et qu en sera t il ultérieurement?) , les fêtes de Noel et du jour de l an n'ont pas eu l'impact tant annoncé.

 

Et surtout depuis une quinzaine il y a plusieurs signaux positifs dont le taux de positivité qui confirme sa décroissance dans la classe d âge vectrice deux semaines d affilée ; l incidence est à la hausse mais pas partout, et sans forte dynamique, je ne serais pas totalement surpris de bonnes nouvelles (ou de moins mauvaises nouvelles que prophétisées). D'autres signaux me semblent également encourageants, mais certaines zones sont en difficultés, et il sera sans doute nécessaire d'y faire plus ; pourrions nous le faire à l échelle d'une ville ou d 'un canton ?

 

Quelques chiffres pour le département 22 : 9 décès covid depuis le début de l année sur une population de 600000 (habituellement 500 deces par mois environ) , incidence stable de 60/100000, pas de dynamique à la hausse.

 

Certains veulent boucler la vie sociale, économique... malgré ces chiffres. Je ne les comprends pas.

 

Je les comprends d autant moins que l'on sait ou se trouve actuellement au moins 40% de la problématique décès : en EHPAD ; on sait ou se trouve une partie non négligeable de la propagation virale : à l hôpital, ainsi que dans les lieux de restauration collective et scolaires.

 

Quand allons nous agir ?

 

Quand est ce que les sociétés d infectiologie, les PUPH, les sociétés savantes , les directions hospitalières, les ARS vont prononcer le mot nosocomialité et décider enfin de gérer cette problématique qui fait le lit de cette épidémie au stade précoce ? ainsi que 40% des morts (EHPAD) , sans compter les morts nosocomiaux ? 

 

Est ce simplement par peur de ne pouvoir faire face aux arrêts de travail, aux isolements ? la crainte de devoir faire face à une responsabilité juridique qui de toute façon finira par émerger ?

 

A la question du comment y faire face, les données s accumulent sur l intérêt des tests salivaire couplés au pooling , l idée étant de réaliser des tests itératifs et préventifs dans les communautés de lieux clos, chez des personnes asymptomatiques : si on attend de détecter le premier cas symptomatique, le feu a déjà pris.

 

D autres techniques (RT Lamp easycov entre autres, voire antigéniques salivaires) pourraient y concourir.

 

Je ne dis pas que j ai la certitude que ça fonctionne, je dis que j ai la certitude qu il faut essayer, tout de suite. Sans tenir compte de l avis de l HAS ou du HCSP et des spécialistes de tests qui nous ont chanté depuis un an que les tests antigéniques ça ne marche pas, puis que easycov ça ne marche pas, puis que la salive ça ne marche pas : ils se sont systématiquement trompé, et ont ralenti notre réponse.

 

La raison en est simple : comparer les tests rapides à la RTPCR est une ineptie totale : la RTPCR détecte des sujets qui ne sont plus contagieux a partir de J5 des symptomes majoritairement. Elle ne peut en aucun cas être faire de façon quotidienne itérative et préventive ; elle garde tout son intérêt dans son domaine d'utilisation.

 

Quand a ceux qui indiquent que le pooling quand l incidence n est pas nulle n est pas utilisable, serais ce à dire qu il est normal d avoir une incidence forte dans le personnel hospitalier ou d EHPAD ?

 

Le but est bien d avoir des pools négatifs, et sinon de traquer et d isoler les positifs.

 

De le faire tous les jours, et comment le faire autrement que par pooling salivaire ?

 

Oui il y a une perte de sensibilité (15% sur des pools de 30 dans le dernier papier vu sur ce sujet) , mais elle est limitée par le caractère itératif , et un test moins sensible reste toujours plus sensible que pas de test dutout. De plus les superspreaders se voient bien dans les pools.

 

Je milite donc depuis juillet 2020 sur ce sujet sans être entendu, et je ne peux me résoudre à un confinement généralisé pour les raisons que je viens d'évoquer.

 

C est le point de situation du jour, rien n'est acquis, surtout si nous ne progressons pas.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



31/01/2021
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